Les ponts

Objectifs spécifiques

- Réduire les distances entre les villages, les chefs-lieux et l’axe goudronné Bamako-Sikasso

- Rendre praticable la traversée des cours d’eau en toute saison et éviter l’isolement totale de certaines communes ou villages pendant la saison des pluies

- Faciliter l’implication des autorités régionales et nationales pour améliorer les infrastructures routières de la zone

Fiche technique

Le pont sur le Koba

1997-1998 : Etudes puis réalisation du pont sur le Koba est  le premier ouvrage de désenclavement d’envergure que nous réaliserons (Etudes techniques : 1997 ; Réalisation : 1998).

Cette réalisation a permis de réduire à 12 km le détour de 65 km nécessaire auparavant pour accéder au chef-lieu, depuis les villages de l'ouest de la commune.

Le pont de Sokorola

Réalisé en 2004, ce pont a permis de désenclaver la partie sud-ouest de la commune de DEMBELLA, mais aussi d'améliorer les déplacements entre cette commune et les communes voisines de BLENDIO et BENKADI (notamment l'accès aux marchés hebdomadaires).

Un pont-barrage était initialement prévu, mais les villageois ont demandé un pont classique, ce qui se justifie par le profond encaissement du marigot.

Les populations se sont fortement impliquées pour la main d’œuvre et la restauration sur le chantier.

Le pont de Zabala, ou «pont de BLENDIO »

Ouvrage stratégique pour la zone, car il est situé sur l’axe reliant de nombreuses communes à la nationale Sikasso-Bamako, le pont de Blendio a subi en 2011 d’importantes dégradations, dues au nombre impressionnant de véhicules qui l’empruntent désormais : camions de coton, de bétail, camions approvisionnant les marchés locaux, mini-bus, etc.

Il fallait donc réagir vite pour que cet axe ne soit pas coupé pendant l’hivernage, ce qui aurait eu un impact très grave sur l’économie de la zone.

Nous avons donc accompagné les maires partenaires pour rencontrer le Président de la Région de Sikasso, puisqu’il s’agit d’un axe régional. Celui-ci nous a donné le feu vert pour réaliser les études, en promettant de rechercher des financements dès que celles-ci seront disponibles.

Ainsi, en 2011, nous avons financé les études techniques, et moins d’un an plus tard, la Région de Sikasso a fait réaliser l’ouvrage grâce à un financement de l’Agence Française de Développement (AFD). Au grand soulagement des populations, qui craignait d’être complètement coupé du reste du pays pendant l’hivernage 2012.

        

Le pont de N’Tiobougou

L’ouvrage actuel date de la période dictatoriale. Il permet de franchir le marigot pendant toute la saison sèche. Mais pendant la saison des pluies, l’eau passe fréquemment à plus de 2 mètres au-dessus du tablier du pont ! Pendant plusieurs semaines par an, seules les pirogues permettent donc le franchissement du cours d’eau, sur cet axe régional pourtant très fréquenté, car il permet à de nombreux villages de relier la nationale Sikasso-Bamako.

D’après les anciens, il aurait du être beaucoup plus conséquent, pour faire face aux crues du marigot pendant l’hivernage. Mais le responsable du projet de l’époque aurait mis une partie de l’argent du pont dans la construction d’une grande villa à Bamako…

En 2013, à la demande de la commune de BLENDIO, nous avons donc financé les études techniques, pour pouvoir réaliser un ouvrage permettant le franchissement du marigot toute l’année. Là encore, il s’agit d’une piste régionale, mais la Région de Sikasso a approuvé notre démarche et de lui transmettre les études, ce qui lui permet ensuite de rechercher des financements pour la réalisation.

 

  

(cliquer sur l'image de gauche pour visionner le diaporama)

Les études techniques réalisées :

Etudes hydrologique, pédologique, choix du type de pont, dimensionnement, vérification de la portance du sol, fond topo, profil et plan des ouvrages.

4 radiers sont nécessaires en plus du pont lui-même.

Une importante sensibilisation a été menée, car il va falloir empiéter sur des champs cultivés pour réaliser l’ouvrage. Il fallait aussi discuter avec les piroguiers, qui perdront cette activité ponctuelle lorsque l’ouvrage sera réalisé.

Autorités villageoises et élus se sont fortement impliqués pour que ce projet soit bien compris par tous. Mais l’enjeu est bien compris par la population de N’Tiobougou, le village situé à proximité du pont. Le paysan qui va perdre quelques mètres de terrain a même participé bénévolement au piquetage !

Le pont sur le Mani

Le Mani est un grand cours d’eau qui sépare pratiquement en deux la commune de TELLA.

Un premier pont, partiellement détruit, avait été construit dans les années 50. En 2010, la commune a sollicité une nouvelle réalisation. Construit sur les piles de l’ancien pont par un financeur venu de la capitale, sans aucun suivi, ce pont ne sera jamais fini : les habitants réalisèrent eux-mêmes les raccords avec les moyens du bord, mais le pont, mal fait, s’écroulera quelques mois plus tard. Les habitants décident alors de construire un autre pont, moins résistant mais avec les moyens à leur disposition.

La commune sollicite alors l’ARCADE pour la réalisation. Le pont sur le Mani permettrait à la moitié sud de la commune de Tella d'avoir facilement accès au chef-lieu toute l'année. Nous avons donc financé les études techniques pour la construction d’un nouveau pont en 2011.

Cependant, le marigot est très large, avec un fort courant. Même en déplaçant le pont en un endroit moins large du marigot, il faut réaliser un ouvrage d’envergure, qui n’est pas dans les moyens d’une association comme l’A.R.C.A.D.E. (plus de 100 000 000 Fcfa).

Mais la commune de TELLA dispose désormais des études techniques indispensables à la recherche de financements pour la réalisation du pont. Grâce à ces études, la Région de Sikasso aide la commune dans ses démarches.

Actions d’accompagnement

Dans cette zone riche en marigots, les communes comme l’A.R.C.A.D.E. ne peuvent financer tous les ouvrages nécessaires au désenclavement des villages et des plaines agricoles.

Nous appuyons donc les communes pour réaliser leurs plans de désenclavement, et pour rechercher des financements à d’autres niveaux. Notamment auprès de la Région de Sikasso, les axes principaux étant de son ressort.

Pour cela, nous avons financé les études techniques pour les ouvrages les plus stratégiques, facilitant ainsi le montage de dossiers par les collectivités maliennes, car de nombreux financeurs ne participent pas aux études, mais exigent qu’elles existent pour prendre part à une réalisation.

Spécificités des réalisations

Le désenclavement, une préoccupation commune de toutes les collectivités

En 1997, il a été difficile de faire passer, en France, la notion de désenclavement. "Il y a bien d'autre chose à faire qu'un pont", entendait-on à l'Assemblée Générale de l'Arcade.

Mais au même moment, le pont sur le Breda, un pont important entre Pontcharra et Allevard, était en travaux, obligeant les populations de nos communes partenaires françaises à un détour d'une dizaine de kilomètres.

Devant cet exemple concret, les élus locaux et les membres de l'association prendront conscience de l'importance du désenclavement pour le développement des communes, quel que soit le pays. Car les effets du désenclavement sont énormes, que ce soit pour le développement économique ou l'accès aux services de base.

Favoriser les entreprises locales

Difficile également de faire accepter, à cette époque, la réalisation d'un chantier par une entreprise malienne, car les bailleurs faisaient alors peu confiance à leur expertise technique. Nous avons tout de même fait réaliser les études par un bureau d'études malien, mais avec une contre-expertise d'un bureau d’études français reconnu (Bouygues Construction). Cela donna lieu à des échanges techniques très riches entre les deux bureaux. Finalement, au regard des matériaux disponibles au Mali, il s'est avéré que les choix et les calculs du bureau malien étaient très pertinents !

Une forte implication des populations

Le désenclavement est important pour les populations, qui participent à leur mesure, même lors des études techniques.

Pour le pont sur le Koba, pendant 3 mois, vingt jeunes de chaque village de la commune de DEMBELLA se sont relayés pour assurer la main d'œuvre sur le chantier, notamment son approvisionnement en matériau (gravier, sable, etc.).

Adapter les ouvrages

2007 : reprise et renforcement des culées du pont, à cause d’une fréquentation importante par des véhicules lourds.

En effet, depuis quelques années, le poids des camions de la CMDT dépasse désormais le poids maximum des véhicules (20 tonnes, car ils transportent jusqu'à deux bennes de coton !) pris en compte lors des études du pont.

Mais dix ans après sa construction, le tablier, c'est-à-dire la structure même du pont, n’a pas bougé.

Résultats

- Réactivation des pirogues sur le Bagoé :

Le pont sur le Koba a permis la réactivation de la traversée en pirogue du fleuve Bagoé, pour les communes situé de l'autre côté du fleuve (région de Koulikoro).Un résultat qui n'avait pas été prévu dans le projet initial !

- Triplement de la fréquentation et de la diversité des produits sur le marché de Dembela

- Dynamisation des communes qui ont accès plus facilement aux services déconcentrés de l’Etat

- Maintien de l’axe principal reliant nos communes partenaires à l’axe Bamako-Sikasso

- Prise de conscience de l’importance de l’entretien des ponts par les populations et les communes

- Partenariat avec la région de Sikasso :

Le Pont de Zabala (Blendio) a pu être réalisé grâce à un partenariat exemplaire entre notre coopération décentralisée et la Région de Sikasso : nous avons financé les études et la région les a utilisé pour rechercher les financements et faire réaliser le pont. Depuis, nous travaillons étroitement avec la Région, qui recherche des financements pour deux autres ponts que nous avons étudiés.

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