Pisciculture

Objectifs spécifiques

  • Diversifier les sources de protéines de la zone pour lutter contre la malnutrition ;
  • Renforcer les capacités d’entreprenariat des femmes ;
  • Créer des activités génératrices de valeur ajoutée et de revenus pour les femmes ;
  • Améliorer la fertilité des sols et la préservation des ressources par des activités agricoles complémentaires, en filière courte.

Fiche technique

Depuis 2017, l’ARCADE accompagne les femmes de Niamakouna, organisées en coopérative, la Société Coopérative Djiguiseme des Femmes de Niamakouna dans la commune de Blendio (SCDFN). Le village leur a officiellement octroyé 2 hectares qu’elles cultivent en produits maraîchers (Voir « Filières Agricoles »), mais elles manquent de fertilisants naturels pour leur jardin. Ainsi, elles ont souhaité compléter leur activité par un projet de pisciculture : l’eau d’irrigation passe d’abord par les bassins piscicoles, fertilisant ainsi naturellement l’eau qui sert ensuite à arroser les jardins.

- Réalisation de 4 bassins piscicoles de 25m² chacun alimentés par l’adduction d’eau du jardin.

- Formation technique de 6 femmes (3 adhérentes formées qui ont ensuite formées 3 femmes au village) et 1 homme par un formateur spécialisé, pendant 7 jours, sur une ferme piscicole à Bamako. Suivi technique à la demande par le formateur de la ferme piscicole tout au long de la première année.

Formation pratique et formation théorique - Les bassins piscicoles

- Achat des alevins et de l’alimentation des 6 premiers mois (pour moitié sous forme de prêt remboursable).

- Organisation des femmes pour mener l’activité : trois groupes de deux qui se relayent pour nourrir les poissons chaque jour, groupes plus importants pour le nettoyage des bassins, les ventes, etc.

- Echanges d’expériences avec d’autres pisciculteurs de la zone.

Echanges avec les pisciculteurs de Niena 

- Construction d’un magasin de stockage, en banco stabilisé (terre compressée).

 

Première pesée des poissons - Le magasin

Actions d’accompagnement

- Apprentissage du renouvellement de l’eau par les femmes désignées par l’association, avec l’appui conseil de notre Agent Technique.

Depuis 2015, nous suivons la gestion comptable de cette coopérative : 

- Suivi mensuel des données de gestion auprès du bureau : entrée des données dans l’interface et contrôle des opérations, de la caisse, des justificatifs, des cotisations, etc.  

- Appui-conseil et formation continue : pendant toute l’année, notre Responsable Administratif (comptable, voir photo) accompagne les membres du bureau pour améliorer leur gestion et renforcer leurs capacités par une formation continue, adaptée à leurs contraintes et problématiques.

- Réunions mensuelles de suivi du projet (visite de la pisciculture puis réunion sur la place du village).

- Interface de gestion spécifique permettant de suivre le renouvellement de l’eau et l’activité piscicole (poids des poissons, pertes, ventes, etc.)

 

Réunion de suivi avec appui de l'équipe Arcade

Extrait de l’interface de gestion

Spécificités des réalisations

La vidange des bassins piscicoles est effectuée vers deux bassins intermédiaires, dans lesquels les femmes puisent l’eau fertilisée par les poissons. Cela permet un arrosage complémentaire de leurs jardins maraîchers. La coopérative a mis en place une cotisation exceptionnelle de 5 000 Fcfa (7,6 €) par membre, afin de financer sa participation financière, soit 10% des travaux d’infrastructures.


Résultats 

Pour la première campagne, certains silures atteignaient plus de 2,5 kg. Les ventes ont débuté en mars 2020. Le bilan global est mitigé sur ces six mois de démarrage de la pisciculture, avec un taux de perte des alevins/poissons d’environ 60% les premiers mois. Ces pertes importantes s’expliquent par l’adaptation des femmes à cette nouvelle activité, en particulier la bonne gestion du renouvellement de l’eau, qui est mieux maîtrisé depuis janvier 2020.

Nous sommes optimistes pour les six mois à venir, pour lesquels les femmes ont décidé d’acheter de nouveaux alevins de silures, mais aussi de carpes, afin de diversifier leur activité.

Un autre point très positif est que toutes les familles du village, ainsi que quelques-unes des villages alentours, ont pu consommer du poisson frais à une période où il n’y a presque plus de poissons à pêcher dans les fleuves de la zone.

Les femmes ont fait preuve d’un dynamisme et d’une capacité de décision exemplaire. Les hommes du village les soutiennent et sont fiers d’elles, ce qui améliore leur position sociale et leur engagement dans la vie publique. Les pisciculteurs des alentours viennent à Niamakouna pour s’inspirer de l’expérience de ces femmes, dont le projet est cité en exemple par le sous-préfet.

Implication des jeunes du village pour le creusement des bassins de rétention intermédiaire

     

Premières ventes des poissons

Les financements spécifiques

Ce projet a bénéficié de financements spécifiques de :

- la CDC Développement Solidaire,

- l’Agence des Micro-Projets,

- le Club Soroptimist de Grenoble,

- la coopérative des femmes de Niamakouna.

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