Aménagement des plaines hydro-agricoles

Objectifs spécifiques

Sécurité alimentaire et lutte contre la spéculation : travailler sur une filière intégrée, de la production jusqu’à la vente en zone déficitaire, en maitrisant les prix.

Après aménagement, ces terres pourraient nourrir l'ensemble de la population des communes concernées, soit 30 000 habitants environ, mais aussi permettre de vendre le surplus de céréales vers des régions moins favorisées du Mali...
La création de cette nouvelle activité économique doit permettre aussi de favoriser l’emploi des jeunes (agriculture mais aussi gestion, transport, mécanique, transformation, etc.) et limiter l’exode rural.

L'essor et la structuration de filières agricoles économiquement viables : aider les populations à s’organiser et à être acteur de toute la filière, en maitrisant notamment le transport, et en mettant en place des partenariats avec d’autres zones du Mali. Ainsi, chaque zone peut développer une deses productions, car elles peuvent compter sur le marché de leurs partenaires, et sur un transport mis en place conjointement entre les deux zones.

Mettre en place une organisation et une fiscalité qui permettent un développement global : ce projet doit permettre une création de richesses et la dynamisation de l’économie locale. Celle-ci doit bénéficier à l’ensemble de la population, via une fiscalité adaptée, à la source, et une politique d’aménagement des communes pour améliorer le quotidien des populations.

Créer des liens et des échanges conventionnés entre différentes zones du Mali :

La dynamique mise en place entre les partenaires maliens doit créer des liens entre les différentes communautés, et apporter un développement local et maitrisé, facteur de paix et de restructuration du lien social dans le pays.

Ce projet se veut un projet pilote reproductible, mais surtout un concept, une méthode de travail qui pourrait être repris dans différentes zones de la sous-région.

Fiche technique

Une solution pour la sécurité alimentaire au MALI

La zone de Dembella, comme toutes les zones situées en bord de fleuve, dispose d'un énorme potentiel pour l'aménagement de plaines hydro-agricoles, et donc la production de riz en saison des pluies et le maraîchage en contre-saison.

Les communes partenaires de l’A.R.C.A.D.E., situées le long du fleuve Bagoé, ont un immense potentiel agricole, aujourd'hui exploité à moins de 10%.
Bien que représentant des investissements importants, ces aménagements ont un coût relativement faible par rapport aux résultats attendus : la plaine du Koureh à elle-seule représente 40 fois la surface de la retenue de DEMBELLA, pour un coût évalué à 5 fois celle-ci !

Le projet de sécurité alimentaire en détail et en images :

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Actions d'accompagnement

Pour aboutir à un projet viable et pérenne, il ne faut pas travailler uniquement sur la production, mais sur toute la filière rizicole, notamment :

- Répartition des terres et règlement du problème foncier, par un long travail préparatoire avec tous les acteurs locaux et la mise en place d’un cadastre, validé en assemblée générale des populations, et approuvé par le Tutelle

- Prévention des éventuels conflits d’usage, en travaillant avec tous les acteurs locaux pour créer un projet accepté par tous et bénéficiant au plus grand nombre : éleveurs, pêcheurs, agriculteurs, groupes de femmes, groupes de jeunes, ménagères (vaisselle, lessive, eau potable), bucherons, cueilleurs, arboriculteurs, etc.

Toutes les activités autour de la ressource en eau doivent être prises en compte.

- Vente conventionnée en zone déficitaire pour garder la maitrise des prix aux consommateurs, mais aussi assurer, dès le début des cultures, un prix d’achat aux producteurs. Qui eux-mêmes s’engagent à vendre leurs céréales (hors consommation familiale) à la banque de céréales.

- la gestion des ouvrages : respect du calendrier cultural, gestion des vannes, maintenance des ouvrages, redistribution des terres si nécessaire, etc. Pour cela, il faut mettre en place un comité de gestion formé et compétent, voire du personnel de gestion.

- le stockage et la transformation : sur les 4 communes partenaires, trois possèdent des plaines aménageables. Blendio, la quatrième, est la plus proche des grands axes routiers. Elles ont donc décidé que l’unité de transformation et d’ensachage du riz serait située à Blendio, afin que les quatre communes bénéficient des retombées du projet.

- la maitrise du transport pour éviter la spéculation, la revente, etc. Ainsi, un échelon de transport devra être mis en place, permettant ainsi de développer une filière rizicole Sud-Nord et une autre filière en fonction du potentiel des partenaires du « Nord-Mali ».

- les communes doivent mettre en place une imposition sur les richesses produites, qui, sans nuire à l’activité, doit permettre le développement global des collectivités : désenclavement, eau potable, santé, éducation, etc.

Comme dans tous les projets, nous accompagnons l'amélioration de la gestion des comités. Nous avons donc développé des interfaces pour la plaine du Koureh et pour le barrage de Oueto. Elles permettent de renforcer les capacités des comités de gestion, par un appui-conseil à la demande, et des bilans annuels. Le suivi ce fait sur la gestion financière, mais aussi sur les productions et les rendements.

Spécificités des réalisations

- financement des études d'aménagement des plaines hydro-agricoles de Koureh, Diakele et Kougnan, soit un potentiel de 645 ha

Principe technique des aménagements (cliquez sur l'image) :

- Accord villageois pour l'aménagement et la répartition des terres.

       

Schéma d'aménagement des plaines                               Etudes de rentabilité

- 2009 : présentation, par une délégation d’élus français et maliens, à l’Assemblée Régionale de SIKASSO, en Assemblée Plénière, du potentiel de ces plaines et des défis à relever en termes de gestion foncière.

- 2011 : réalisation et mise en culture du casier Sud de la plaine du Koureh, soit environ 100 ha, aménagé par la région de Sikasso suite aux études réalisées par l’A.R.C.A.D.E.

  

- 2012 : premières cultures de riz et appui au comité de gestion pour son organisation, apport de semences, appui technique

        

- depuis 2012 : sensibilisation, échanges, plaidoyer en France, au Mali et à Bruxelles, pour la mise en œuvre d'un projet de filière rizicole entre la zone productrice de Dembella et une zone déficitaire en céréales, qui pourrait, grâce à ce projet, assurer un prix du riz inférieur à 380 Fcfa/kg, même en période de soudure, mais aussi développer une autre filière de production

Sensibilisation, échanges et accompagnement pour le règlement des problèmes fonciers et l'organisation des paysans et des collectivités locales autour des futurs aménagements

  

2013 : Etat des lieux du projet de sécurité alimentaire

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2016 : études de réhabilitation du barrage de Oueto, suite à la forte volonté du comité de gestion, qui représente 3 villages sur 2 communes. Ce barrage, réalisé par un autre bailleur, a été fait sans études techniques (!) et a déjà été réparé plusieurs fois. Les 3 villages y ont développé la riziculture, le maraîchage, l'élevage, mais aussi la pêche. C'est pourquoi ils tiennent beaucoup à ce que cet ouvrage soit sécurisé.

2017, février : Restitution des études en Assemblée Générale des Populations, validation des choix techniques et du montage financier.

2017, mai : sécurisation du barrage de Oueto pour que le comité de gestion puisse continuer à l'exploiter.

2018 : Formation des exploitants rizicoles de la plaine du koureh : amélioration des techniques culturales (plus d'intrants naturels, travail sur des variétés endémiques).

2019 : Achat d'une batteuse qui sera à la disposition de la BCC de Benkadi (location par jour par les exploitants du barrage de Ouètto).

 

 

Résultats

La culture du riz est en plein essor sur la zone, alors que sa consommation est de plus en plus importante au Sud du Mali.

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Les producteurs de riz travaillent depuis 2018 sur la qualité de leur riz (semences, techniques de production) et sur la commercialisation, notamment en lien avec les banques de cérales.

 

Les comités de gestion du Koureh et de Ouètto ont mis en place des cotisations, et améliorent peu à peu leur organisation et leur mode de gestion pour pérenniser les infrastructures.

 

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